Zimbabwe: des arrestations en marge d’une manifestation contre la vie chère

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Au Zimbabwe, la police a arrêté une vingtaine de personnes ce jeudi matin alors qu’elles s’apprêtaient à manifester contre la vie chère. Il s’agit de dirigeants de la principale confédération syndicale du pays, la ZCTU, qui a appelé à descendre dans la rue pour protester contre l’aggravation de la crise économique. Mais la manifestation a été interdite par les autorités, en raison de l’épidémie de choléra qui sévit dans le pays et qui a déjà fait 49 morts.

Avant même que la manifestation ne démarre ce jeudi matin, la police anti-émeute s’est déployée dans les rues de la capitale Harare. Les principaux leaders syndicaux ont été interpellés, dont Peter Mutasa, président de la ZCTU, arrêté alors qu’il s’apprêtait s’adresser à ses sympathisants devant le siège de la fédération.

La ZCTU a appelé à des manifestations nationales pour protester contre la flambée des prix, contre l’introduction d’un nouvel impôt la semaine et contre les pénuries de produits de base comme le carburant, l’huile, le riz ou encore les médicaments. Depuis l’annonce de cette nouvelle taxe, qui va s’appliquer à toutes transactions électroniques, la situation économique s’est fortement détériorée. Faute de liquidité, la plupart des transactions aujourd’hui se font par carte de crédit.

En effet, depuis plus de dix ans le pays n’a plus de monnaie nationale et utilise le dollar. Comme sa production s’est effondrée, un grand nombre de produits sont importés et il faut payer ces produits en dollars. Des dollars que le gouvernement n’a pas puisqu’il n’exporte quasiment rien. Donc d’un côté, il n’y a pas assez de liquidité et de l’autre une pénurie de produits, et l’on obtient une flambée des prix. Une flambée qui est accentuée par cette taxe.

Ces derniers jours, on a pu voir des restaurants et pharmacies obligés de fermer leur port, le carburant être rationné tout comme certaines denrées dans des supermarchés. Un phénomène qui rappelle dangereusement la crise de 2008 quand Robert Mugabe était au pouvoir. Et les Zimbabwéens sont d’autant plus impatients que le nouveau président Emmerson Mnangagwa, qui a été élu en juillet, a promis de relancer l’économie mal en point depuis quasiment vingt ans.

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