Les journalistes ont découvert les premiers cas dès 1981. De nombreuses victimes ont témoigné, des suspects ont été identifiés et des lieux précis ont été cités. Il s’agit des villes d’Oxford, de Rochdale, de Rotherham, de Telford… Dans son enquête, le Mirrorrévèle que des assistants sociaux étaient au courant depuis les années 1990. Les autorités justifient leur absence de réaction par le fait que les enfants ont longtemps été considérés comme des « prostitués » plutôt que comme des victimes et que les autorités ont souvent préféré taire les détails concernant les auteurs de ces abus par peur de « racisme ». Comment cela a-t-il pu durer si longtemps ?
Pendant des années, le réseau criminel a agi en toute impunité. Outre les centaines de victimes de viols et d’agressions sexuelles, il serait lié à plusieurs morts. En 2000, Lucy Lowe, 16 ans, a succombé aux côtés de sa mère et de sa sœur, après que son violeur Azhar Ali Mehmood, 26 ans, eut mis le feu à leur maison. Elle était sous son emprise depuis ses 14 ans et avait donné naissance à une fille issue d’un de ses viols. L’agresseur a été emprisonné pour le meurtre de la jeune fille, sa mère et sa sœur. Mais il n’a jamais eu à répondre de la moindre accusation de viol. Leur mort sera ensuite utilisée par les violeurs comme une menace contre les autres victimes. D’autres meurtres sont liés à ce réseau de prostitution. Or, la police a refusé à cinq reprise d’ouvrir une enquête. Pourquoi ?
Il faudra bien qu’un jour nous connaissions les raisons de la faillite des services anglo-saxons et que, dès maintenant, nous nous assurions qu’aucun délit de ce genre ne soit perpétré en France.