La marche pour sensibiliser les populations de Guédiawaye sur les multiples agressions subies par notre environnement a vécu. C’était de l’affaire de tous, je ne cesserai de le revendiquer. Je m’étais promis par élégance, de ne point faire la moindre observation avant le bilan que les principaux organisateurs (les membres du PAC) en tireront. C’est maintenant fait.
De mon point de vue, la marche a réussi pour deux raisons : d’abord les populations sont largement informées sur cette question ensuite, les organisateurs ont su canaliser tous ceux qui voulaient en faire une manifestation politique hostile au régime en place.
Cependant, je dois dire qu’ils sont également passés à côté de quelque chose. Le PAC n’est pas une organisation politique partisane, comme le précisent ses initiateurs (même si par ailleurs en son sein figurent des politiciens affichés). Alors pourquoi éviter les autorités administratives de la ville ? Cette marche était l’occasion pour cette organisation de fédérer toutes les sensibilités de Guédiawaye autour d’une question. Personne ne veut prendre la responsabilité de l’agression de la bande des filaos. Les autorités des cinq communes, ont chacune déclaré n’y être pour rien. Les hommes politiques se disent concernés par la lutte pour préserver le littoral de Guédiawaye. Alors pourquoi dans une marche pareille, n’avoir pas impliqué les maires ainsi que tous les hommes politiques. Ce qui gênant c’est que le maire d’une commune de Dakar a été invité. Le PAC a véritablement raté cette occasion, car le mal de la société civile sénégalaise, est qu’elle a des complexes de s’afficher avec l’autorité même pour des questions intéressant tout le monde. Je reviendrais sur cette question dans un autre article.
Ce que je voudrai dire (sans trop insister) c’est que jamais avec des lamentions et des protestations, la société civile n’a obtenu un résultat probant. Il faut des actions d’éclat et ne rien attendre de l’autorité. Pour exemple, Central Park est certainement l’endroit le plus visité à New York (avant la statue de la Liberté). La mairie de New York l’a construit en toute pièce. Cependant dans les années 70 avec la dépression économique, le parc a été abandonné. Des SDF y ont édifié des habitations, les animaux en divagation l’ont occupé et c’était également devenu un dépotoir d’ordures. Pire que le littoral de Guédiawaye. La société civile newyorkaise a pris en charge cette question sans attendre les autorités municipales qui avaient d’autres chats à fouetter. Si Central Park est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à la société civile de New York.
Tout le monde connait l’histoire des femmes « embrasse-arbres ». Celles qui entouraient les arbres de l’Himalaya pour empêcher qu’on les coupe. L’autorité a cédé et un décret a interdit les coupes d’arbres dans cette forêt. Encore une victoire de la société civile. Ils ne se sont pas contentés de protester ou d’organiser des marches, mais ils ont agi. Maintenant la société civile de Guédiawaye a le choix entre organiser des marches, protester ou AGIR CONCRÈTEMENT pour SAUVER LE LITTORAL.
