Entre défections et défaites, entre suppositions autour de sa candidature et superstitions sur fond de paranoïa sécuritaire qui se crée des obstacles réels ou imaginaires, il urge de poser le débat afférent au poids électoral de Malick Gackou. L’homme n’a été élu qu’une seule fois, c’était en 2009, grâce au quota de l’Afp dans Benno Siggil Senegaal. Il peine à remporter la moindre élection à Guédiawaye depuis lors. Est-il un sérieux prétendant au fauteuil présidentiel en dehors de la bulle médiatique qui le soulève vers la renommée ?
En déclarant que Idrissa Seck peut être le candidat de substitution de Manko en cas d’empêchement de Khalifa Sall, Bamba Fall a dressé l’ex-maire de Thiès contre les partisans de Malick Gackou qui ont vite fait de présenter celui-ci comme « l’homme du recours » face à Macky Sall en 2019. Si le but recherché était d’amener l’opinion à poser les contours d’une dualité entre Idy et l’ancien ministre du Commerce, on peut dire que la manœuvre a porté ses fruits. Gackou, qui était aphone depuis sa défaite aux dernières législatives, reprend l’initiative pour mieux se repositionner en direction de la prochaine présidentielle.
En définitive, Malick Gackou n’a pas encore prouvé une quelconque représentativité électorale à l’aune de ses ambitions présidentielles. Cependant, la politique des raccourcis, dont il s’est rendu maître depuis qu’il a fondé un courant de centre-gauche dans le Parti socialiste en 1997, est aussi une bonne rampe de lancement.