Philipe Bohn, PDG de Air Senegal : « Le gros problème des petites compagnies aériennes en Afrique »

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« Le gros problème des petites compagnies aériennes en Afrique qui font faillite les unes après les autres, c’est précisément parce qu’elles n’ont pas la capacité financière d’aller acheter des avions neufs. Elles restent sur des systèmes de location. Il n’y a pas d’investissements productifs », tel est le résultat du diagnostic du président-directeur général de Air Senegal S.A. qui s’est entretenu avec Dakaractu.

Selon son appréhension du réel, l’achat permet de conserver la valeur résiduelle alors que l’option de la location fait perdre des fonds. Il a aussi déploré que par le passé, à force de mettre de l’argent dans le capital à supporter des charges salariales et de location, les gouvernements se fatiguaient.

Ce qui amène M. Philipe Bohn à saluer le choix du Sénégal qui a décidé d’acheter des avions neufs pour garnir sa flotte.

« Acheter un avion neuf, c’est acheter un actif au même titre que vous achèteriez une maison, un immeuble, un appartement. C’est rentable. En faisant une politique d’acquisition d’avions neufs de qualité, vous donnez à l’entreprise la possibilité d’asseoir son développement sur des actifs. Les investisseurs qui, demain, viendront rejoindre le capital d’Air Senegal savent qu’il y a des actifs qui ont une rentabilité qui est prouvée…qui ont une valeur résiduelle importante. Valeur qui décroit moins vite que le remboursement de la dette », explique le PDG.

Ainsi, détaille-t-il, il y a trois indices de retour sur investissement (ROI-Return on Investment) sur 30 ans (1986-2016) : l’immobilier américain, l’indice boursier reconnu Standard and Poor’s et l’acquisition d’avions neufs. « Le plus rentable sur 30 ans, c’est l’immobilier américain (7,9% de ROI sur 30 ans). Si vous prenez l’acquisition d’avions neufs, qui vient en troisième position, vous êtes à 6,8 % de retour sur investissement », argumente le président-directeur général.

« Il y a une partie du segment d’avion que nous allons louer également. On fait un mariage des deux pour obtenir les meilleurs niveaux de rentabilité et de garantie sur les assiettes possibles », concède-t-il, cependant.

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