Nous sommes loin d’une société matriarchale. Nous sommes au Sénégal, pays où l’on a l’habitude de voir toujours les femmes jouer les seconds rôles. Et pourtant on dit souvent que derrière chaque grand homme il y a une grande dame. Mais si l’on définit cet adage sous le seul angle d’un couple on peut se tromper. Celà veut dire également que les femmes peuvent aussi jouer un grand rôle à l’instar des hommes.
Avant les indépendances pendant les périodes de royauté, le Sénégal a connu des femmes exceptionnelles allant même jusqu’à être à la tête de certains royaumes. On peut citer l’exemple de Ndjeumbeute Mbodj du Walo, de Ngone Latyr Fall du Cayor entre autres. Ce qui veut dire donc que le Sénégal a toujours eu de grandes dames.
À partir de 1945, l’histoire politique sénégalaise connaîtra la participation de la junte féminine. Le Président Lamine Gueye obtient un soutient de taille pour débusquer le vote de la population féminine. Il s’agit de la grande Soukeyna Konare qui de par sa capacité de mobilisation a su écrire de belles pages de l’histoire de notre politique. Elle savait réveiller l’orgueil de son cousin Lamine en ses termes : » Si tu as peur donnes moi ta place et tu verras comment un femme se conduit…. «
Dans les années 60, une autre grande figure de cette junte féminine, Caroline Faye Diop, fera montre d’une bravoure sans mesure dans les rangs de sa famille politique. Elle devient en 1963 la première femme députée de 1963 à 1968.
Ces deux figures seulement doivent galvaniser les femmes à plus de responsabilités dans la vie politique. Aujourd’hui des femmes tentent de jouer les premiers rôles.
Parmi elles il y a Aïssata Tall Sall qui aujourd’hui qu’on le veuille on non elle est entrain de montrer l’importance de la femme en politique.
Si on parle de femmes on parle forcément de leadership féminin. On pourrait citer une dame qui est en phase d’écrire de belles pages de la politique féminine sénégalaise. Il s’agit de Oulimata Guiro du Parti de l’Unité et du Rassemblement PUR. Cette dame de fer s’illustre parmi les révélations de la treizième législature. Grâce à ses interventions on peut apercevoir une très grande détermination à montrer à ses soeurs que la politique doit avoir un autre visage.
Il est temps maintenant que les femmes sachent les enjeux qui les attendent et qu’elles prennent le destin du pays en main. Elles seules peuvent revaloriser la politique ternie par des hommes qui ne finissent d’échouer.
Khalifa Ababacar Ndiaye, Professeur d’Histoire et de Géographie