«Gilets jaunes»: les appels au «référendum d’initiative populaire»

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Le mouvement des « gilets jaunes » rassemble des Français de tous bords politiques et de tous âges, dans toute la France. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement a agrégé de nombreuses revendications. Mais beaucoup réclament une démocratie plus participative et citoyenne.

De la baisse des taxes sur les carburants à la démission d’Emmanuel Macron, les revendications des « gilets jaunes » sont variées et se sont diversifiées au fur et à mesure de la mobilisation. Mais une proposition semble avoir la faveur de nombreux groupes : le référendum d’initiative populaire ou citoyenne, présenté comme la solution pour redonner la parole au peuple.

Cette proposition figure notamment parmi les 42 revendications d’une liste publiée le 29 novembre dernier, diffusée sur les réseaux sociaux et adressée aux députés. Des « gilets jaunes » y appellent à rénover le système politique. « Le référendum populaire doit entrer dans la Constitution », stipule cette revendication relativement détaillée.

« Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée nationale qui aura l’obligation, (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l’intégralité des Français. »

Crise démocratique

De nombreux « gilets jaunes » ont le sentiment de ne pas être entendus. Martin, un artisan de la Haute-Loire, évoque au micro de RFI une crise de démocratie dans le pays. Et selon lui, une sortie de crise pourrait passer par un passage à la démocratie participative. « Une des solutions pérennes ce serait que nos présidents, ministres, députés et compagnie, redonnent une partie du pouvoir décisionnel aux citoyens, à tous les ciotyens », avance-t-il.

Et cela, « à travers des référendums d’initiative populaire. De façon à ce que ce soit les citoyens qui puissent, à condition de réunir suffisamment de signature, faire une proposition de loi, et que ça soit obligatoirement passé en vote. Mais en vote auprès de l’ensemble de la population. C’est ce que propose le RIC, le référendum d’initiative citoyenne. On en parle de plus en plus. Et c’est une proposition qui est applicable immédiatement –il y a pas besoin d’attendre que Paris brûle. Il suffit que nos politiques écoutent et acceptent de perdre une partie de leur pouvoir qu’ils ont et de le rendre à l’ensemble de la population. C’est une proposition acceptable pour l’ensemble des populations. »

Internet et les réseaux

Un avis partagé par Thomas, qui a défilé samedi 8 décembre à Marseille. Interrogé par l’AFP, ce jeune horticulteur veut « des référendum d’initiative citoyenne ». « Avec Internet, on n’a plus besoin de députés. On peut tous voter par référendum », affirme-t-il. Et sur les réseaux sociaux, justement, le « RIC » est au centre de nombreuses conversations.

Cette initiative est fréquemment relayée sur Facebook et semble en passe de devenir l’une des principales revendications. « Si on a plein de revendications, l’Etat va nous en prendre une ou deux et on l’aura profond. Par contre si chacun peut donner sa voix, comment ils font pour nous dire non ?! », martèle Maxime Nicolle, alias Fly Rider, l’un des représentants officieux les plus influents du mouvement. Le groupe RIC (fort de plus de 2 000 membres) propose notamment que ce mécanisme puisse révoquer le mandat d’un représentant, abroger une loi ou modifier la Constitution.

A l’heure actuelle, un référendum « d’initiative partagée » peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs (soit au moins 185 députés ou sénateurs et plus de 4,5 millions d’électeurs). Mais cette procédure, créée en 2008, n’a jamais été mise en œuvre.

Et si ce n’est pas un « RIC » qui est spécifiquement demandé, l’idée d’une démocratie plus directe et participative n’est jamais loin. Employé des services techniques de la mairie de Paris, Antoine, lui, estime qu’ « il faut qu’il y ait des représentants concrets et directs, pour manifester le mécontentement du peuple français ». Interrogée par Pauline Gleize, notre envoyée spéciale à Orange, « Gilette Jones » – comme elle se présente – appelle à « mettre une assemblée citoyenne en place au sein du gouvernement ».

Avec nos invités : Raphaëlle Martinez (Gilet jaune), Michèle Riot-Sarcey (historienne, professeur à l’université Paris-VIII-Saint-Denis,), François Kalfon, conseiller régional d’Ile de France (PS), Laurence Sailliet (porte-parole LR), Jordan Bardella (porte-parole RN), Laurent Saint-Martin (député LREM du Val-de-Marne), Albrecht Meirer (rédacteur en chef du quotidien TagesSpiel).

Rfi

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