Ghouta orientale: «Des immeubles s’effondrent comme des châteaux de cartes»
Une nuit de bombardements et plus de 150 morts ce mardi matin dans la Ghouta orientale. Le bilan ne cesse de s’alourdir selon des militants de l’opposition syrienne contactés sur place par RFI. Le régime de Bachar el-Assad mène une violente offensive contre cette enclave rebelle située aux portes de Damas. L’ONU a réclamé l’arrêt immédiat des frappes aériennes contre cette région assiégée et où s’entassent plus de 400 000 civils.
Les avions de combats russes et les hélicoptères du régime syrien ne quittent plus le ciel de la Ghouta orientale. Toutes les villes de cette poche rebelle sont bombardées et pilonnées sans interruption.
Hazem al-Shami est militant de l’opposition syrienne. Il raconte le calvaire que vivent actuellement les habitants de la Ghouta. « Des immeubles entiers s’effondrent comme des châteaux de cartes dans la Ghouta orientale. La population se terre dans les caves mais malheureusement les caves ne nous protègent que des tirs d’obus de mortier du régime. Les bombardements de l’aviation sont très puissants et il ne sert à rien de s’abriter dans une cave. De plus la population est délibérément ciblée. »
Assiégés depuis cinq ans, la population de la Ghouta orientale est privée de tout. Pas de nourriture, pas de médicaments, elle vit dans des conditions humanitaires dramatiques. Rares sont les convois d’aide des Nations unies autorisés à entrer dans cette zone. Les quelques hôpitaux encore en service peinent à faire face à l’afflux massif de blessés.
Vers une intervention terrestre
Le régime syrien prépare également une offensive terrestre. Ses forces spéciales – les forces du Tigre – viennent d’être déployées dans la région.
Soutenues par l’aviation russes et les combattants iraniens et ceux du Hezbollah, cette coalition a un objectif précis : reconquérir la Ghouta, et chasser les groupes rebelles qui tirent régulièrement des roquettes meurtrières contre Damas. Cette semaine, ces attaques auraient fait deux morts côté régime.