Le Sénégal vient de prouver à la face du monde, que pour convertir les infidèles à la religion de Dieu, point n’est besoin de l’extrême solution du combat armé
Pour répandre l’Islam dans l’Arabie païenne et plus tard dans le reste du monde, les khalifes de l’Islam ont dû recourir à la force de persuasion du sabre. Le christianisme aussi a connu ses croisades et le judaïsme a guerroyé dur pour s’installer en terre promise. C’est une leçon de l’histoire qu’on ne peut guère occulter : les religions révélées se sont imposées, dans un premier temps, par la force du glaive. Et pourtant ! Le Sénégal vient de prouver à la face du monde, que pour convertir les infidèles à la religion de Dieu, point n’est besoin de l’extrême solution du combat armé. Si vous voulez mettre une once de piété dans l’âme pécheresse d’un incroyant, il suffit de le mettre en prison. Et le tour est joué.
Il suffit de lire les journaux pour s’en convaincre. A la question de savoir à quoi les détenus passent leurs journées en prison, la réponse est invariable : « je lis » ou « j’apprends le Coran ». Bouba Chinois, vous vous souvenez de lui ? Il a été pendant de longues années, la terreur des noctambules dakarois. La prison lui avait si bien réussi qu’il était presque devenu, à ses dires, un saint. Nombre de directeurs de sociétés nationales se sont retrouvés au gnouf, le livre sacré en poche. Et nos hommes politiques alors ? Chaque fois qu’on en met un à Reubeuss, il se fait un point d’honneur de plastronner à la « une » des journaux, le nez dans le Coran.
Pourquoi attendre donc d’aller à « Ndoungoussine » pour afficher sa piété ? Le Coran est, en principe, le compagnon de tous les jours du musulman. Du bon musulman. Mais c’est une loi inscrite dans la nature des « toubènes » que nous sommes. On ne pense à Dieu que dans les moments d’épreuve. Quand tout carbure au super, les prières sont exécutées le temps d’une Fatiha et le Coran fièrement exposé dans un coin de chambre. Le plus drôle, c’est qu’une fois dehors, les habitudes reprennent très vite le dessus. Jusqu’à ce qu’ils soient remis en prison. Pour une nouvelle immersion dans la parole sacrée. Dieu reconnaîtra les siens !