Financement libyen: Carnet secret, valises de cash… Les indices troublants qui ont conduit Nicolas Sarkozy en garde à vue

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Il a toujours nié avoir touché le moindre centime du pouvoir libyen pour accéder au pouvoir en 2007. Mais les enquêteurs semblent disposer d’indices suffisants pour avoir placé Nicolas Sarkozy  en garde à vue, ce mardi, dans le cadre de l’enquête sur le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007.

Entendu depuis mardi matin par les policiers de l’Office central contre la corruption et les infractions fiscales et financières,  l’ancien chef de l’État doit faire face à une liste d’indices qui n’a cessé de s’allonger depuis l’ouverture de l’enquête, il y a cinq ans. 20 Minutes fait le point sur les éléments troublants…

Une note des services secrets à 50 millions d’euros

Le document porte la date du 10 décembre 2006. Si vieux que le blason vert de la Jamahiriya [ [Le nom donné à la Libye sous Kadhafi] ]urlblank:https://fr.wikipedia.org/wiki/Jamahiriya_arabe_libyenne commence à s’effacer. En 2012, Mediapart publie cette note des services secrets libyens  et déclenche, en même temps, l’affaire du financement occulte.

En quelques lignes, Moussa Koussa, ancien chef du service de la sécurité extérieure,  y confirme que la Libye a décidé « d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles Monsieur Nicolas Sarkozy pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros. »

Il assure aussi qu’un « accord a été conclu » lors d’une réunion pour déterminer le montant et le moyen de paiement des 50 millions d’euros. Problème, selon ce document, cette réunion aurait eu lieu le 6 octobre 2006 en présence de Ziad Takieddine  et de Brice Hortefeux. Le premier a démenti y avoir participé. Quant au second, il était, selon son agenda officiel, dans le Puy-de-Dôme les 5 et 6 octobre.A moins qu’il n’ait fait, dans la soirée, un aller-retour express à Tripoli, atteignable en 3h15 d’avion…

Les valises de cash de Ziad Takieddine

« Avec un zip. En cuir marron… » Le 12 novembre 2016, Ziad Takieddine, présenté comme l’intermédiaire de toute cette affaire de financement illégal,  décide de passer à table devant les caméras de l’agence Premières Lignes. Il avoue avoir rapporté, dix ans plus tôt, de Libye trois valises d’argent liquide qui auraient été réceptionnées, selon lui, par Claude Guéant  et Nicolas Sarkozy lui-même.

 

Qui est Ziad Takieddine?

Il raconte comment il a passé la douane « normalement, comme tous les passagers » en descendant de l’avion puis comment il a téléphoné à Claude Guéant qui lui aurait dit de venir directement place Beauvau, au ministère de l’Intérieur. « Je dépose la valise à côté de l’armoire. Il ne vérifie pas. Il sait ce qu’il a à faire… », indique l’homme d’affaires franco-libanais.

Contacté par 20 Minutes ce mardi, Claude Guéant  refuse de commenter la garde à vue de Nicolas Sarkozy mais rappelle qu’il a toujours assuré « n’avoir pas vu un centime d’argent libyen lors de la campagne présidentielle de 2007. » Tout comme Ziad Takieddine, Claude Guéant a été mis en examen dans cette enquête.

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