La Compagnie sénégalaise industrielle de PVC (CSIP) de Diamniado a perdu plus de 5 millions à cause d’un de ses agents commerciaux. A. Ndiaye, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devait faire face, hier, aux juges mais son procès a été renvoyé. Il est poursuivi pour abus de confiance et escroquerie.
Agent commercial à la Compagnie sénégalaise industrielle de PVC (CSIP), A. Ndiaye devait comparaître, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les faits d’abus de confiance et d’escroquerie portant sur 5.124.875 de nos francs. Le procès a été renvoyé pour comparution de la partie civile. S’agissant des faits, le 31 décembre 2018, l’entreprise CSIP suite à un inventaire a conclu que le sieur A. Ndiaye, par des manœuvres frauduleuses, est parvenu à soutirer d’énormes sommes d’argent destinées à l’entreprise, en s’appuyant sur des bons fictifs et des adresses inventées. Sa méthode était de livrer de PVC au nom de l’entreprise en respectant les procédures de vente mais, en retour, aucun fonds n’entrait dans les caisses de CSIP. Des versements faits par ses clients trouvés sur sa liste ont été détournés. Interrogé sur les malversations financières, il n’arrive pas à justifier les faramineuses sommes perdues par l’entreprise. Sommé de révéler ses véritables clients avec qui il a fait des affaires, l’agent commercial a campé sur sa position, soutenant que les adresses et les numéros trouvés étaient dans son téléphone portable qu’il a perdu. Il ajoute qu’il ne retient pas grand-chose sur ces potentiels candidats. Néanmoins, il reconnait avoir pris la somme de 496.000 francs sans pour autant avertir son directeur. Il affirme aussi avoir acheté des sacs de paille d’arachides dans le but de les revendre pour solder ses comptes. En définitive, le préjudice financier causé à l’entreprise s’élève à 5.124.875 francs.
Directeur de la CSIP : « je dois payer 340.000.000 aux créanciers »
Ousmane Loum, Directeur de ladite société et auteur de la plainte, a révélé : « depuis plus de 2 ans, il travaille avec moi. Vers fin juillet 2018, j’ai constaté des malversations dans sa gestion. Interrogé, il a reconnu les faits. J’ai fait un inventaire et j’ai vu que les finances ne marchaient pas. D’ailleurs, je dois payer 340.000.000 F aux créanciers. L’audit m’a permis de voir qu’A. Ndiaye a fait une mauvaise gestion de l’entreprise. En outre, il a créé des comptes fictifs comme ceux de Lamine Diaw, Moustapha Diop, Abdou Aziz Niang, Fallou Ndiaye,… ». Pour sa part, Maguette Kane, responsable administratif et financier à CSIP, a confié aux enquêteurs : « comme chaque fin d’année, l’entreprise fait un inventaire ou arrêté de compte. Après une revue des bons de livraison à la clientèle, il est apparu une erreur de gestion et une malversation sur les finances de l’entreprise ». Il poursuit : « interrogé, Abdoulaye Ndiaye a tergiversé et tardé à donner des explications claires. Mieux, il a demandé qu’on lui accorde peu de temps pour justifier sa gestion. Ce que le directeur général de l’entreprise a refusé. Et après vérification, de nombreux comptes inventés ont été détectés. Ainsi, l’entreprise a-t-elle connu un préjudice de plus de 5.124.875 francs. Il faut dire que le prévenu a réfuté les faits sur la somme de 5.124.875 francs. Cependant, renseigne-t-il : « il y a deux bons impayés : respectivement 1.480.000 francs dont j’endosse la responsabilité, et 495.000 francs que j’ai utilisés pour acheter de la paille d’arachides afin de solder mes comptes avec l’entreprise ».
Cheikh Moussa SARR